Ce jour où j’ai appris à m’aimer

positive

Je suis de nature angoissée et possessive. Un doux mélange pour l’heureux élu qui a dû broder avec ces deux facettes de ma personnalité… Alors je pourrais très bien revenir sur mon passé en vous sortant des théories sur le pourquoi du comment, sauf que j’ai eu plutôt une belle enfance et que je refuse de tout mettre sur le dos de l’éducation. Aujourd’hui, je vais surtout vous raconter comment j’ai fait pour réinitialiser quelques réglages et comment j’ai appris à relativiser pour vivre mieux et plus sereinement.

Il y a dix ans, quand j’ai rencontré mon mari, ma vie a changé. Certes, elle est devenue plus belle et plus colorée, mais avec l’arrivée fracassante de celui qui allait être mon âme sœur, j’ai aussi dû accueillir tout un lot d’angoisses, comme celle de mourir. Cette peur est arrivée parce que je tenais subitement trop à la vie et qu’il était hors de question que je m’en aille. Liée à cette peur est apparue une possessivité étouffante. J’avais du mal avec le fait de laisser « sortir » le futur père de ma fille. Trop de danger sur la route, trop de femmes plus belles et intéressantes que moi, trop peur qu’il passe de meilleurs moments avec ses amis qu’avec moi… Vous imaginez bien que ces craintes infondées ont forcément impacté notre relation, car plus on met de barrières, plus cela donne envie de les franchir.

Et puis très vite, je suis tombée enceinte. Le 1er décembre 2011, notre fille est née. La première vraie grosse épreuve de notre couple. Je ne reviens pas sur le sujet que vous connaissez déjà si vous me lisez. Si toutefois, je vous laisse faire un tour sur mon article juste ici. Avec l’arrivée de notre fille, mes angoisses sont revenues de plus belle… Et cela devenait invivable. Prise de panique, j’avais une peur totalement ingérable de la mort. J’y pensais tout le temps. J’avais peur pour moi, mais aussi pour mes proches. La moindre douleur était associée à une maladie grave, j’en étais sûre. A force d’angoisses, j’ai fini par mettre en péril mon couple et j’ai surtout transmis des émotions néfastes à notre fille.

Malgré tout, nous avons continué à avancer. Début 2017, j’ai contracté une salmonellose, suite à laquelle on a découvert que j’étais porteuse de l’antigène HLA-B27. En d’autres termes, j’ai fait une arthrite réactionnelle. Cheville droite, hanche, épaule, mâchoire et un doigt. Ces articulations étaient enflées et extrêmement douloureuses, à tel point que je vivais sous anti-inflammatoires. Je ne pouvais même plus serrer ma fille tellement mon corps me faisait souffrir. Il aura fallu quatre mois, de nombreux tests et beaucoup de médecins pour découvrir ce que j’avais. Le premier rhumatologue que j’ai rencontré voulait me faire prendre du Plaquenil, un médicament contre la malaria, pour une durée indéterminée. Les contre-indications étaient nombreuses et j’ai refusé de prendre ce médicament très agressif pour les yeux notamment. A ce moment-là, je ne me suis pas du tout sentie écoutée. Mon médecin m’a simplement répondu: « Je comprends que vous ne n’acceptiez pas le résultat, mais malheureusement c’est comme ça. » Euh, pardon? Vous êtes en train de me dire que vous allez me traiter pour une maladie dont vous n’êtes pas sûr, avec un médicament qui peut me faire perdre la vue et je suis censée accepter votre diagnostic? J’ai changé de généraliste.

J’ai ensuite été mise en contact avec un rhumatologue sensationnel qui m’a écoutée, m’a comprise et a surtout tout fait pour savoir de quel type d’arthrite j’étais atteinte. Trois jours plus tard, je savais enfin de quoi je souffrais. J’ai été traitée pendant plus d’une année avec des injections d’Enbrel, à raison d’une par semaine, puis tous les dix jours, deux semaines, tous les mois jusqu’au moment où j’ai pu arrêter. L’arthrite est une maladie qui attaque les articulations. Le système immunitaire est alerté par le gène et ordonne au corps de le détruire, en attaquant nos propres articulations. Charmant, n’est-ce pas? Le traitement a particulièrement bien répondu pour moi. Son principe étant d’affaiblir le système immunitaire pour stopper l’attaque contre les articulations. Aujourd’hui, je suis « guérie », mais le gène est toujours présent et pourrait se réveiller n’importe quand…

Je n’étais pas au bout de mes peines. J’ai enchainé avec une mononucléose et une cystite hémorragique. Je suis aussi traitée pour de l’hypertension depuis la naissance de ma fille (née prématurément suite à une pré-éclampsie) et depuis une année, j’ai une jaunisse. Oui, la maladie des bébés. Ça paraît mignon comme ça, sauf que cela génère un dérèglement du foie et que là encore, il a fallu investiguer pour comprendre ce que j’avais. Ils ont finalement découvert que j’étais atteinte de la maladie de Gilbert. Je vous passe les détails. Ce n’est pas grave, mais c’est embêtant. Chaque période de stress m’offre un petit pic de bilirubine qui se traduit par un jaunissement du teint et du blanc des yeux. Question bonne mine, on repassera.

La face pile, c’est que toutes ces maladies m’ont appris à prendre soin de moi. Je me suis rendu compte que le stress et les angoisses ne faisaient qu’accentuer mes crises. Mon corps m’a lancé beaucoup d’alertes et par chance, j’ai jusqu’à aujourd’hui toujours trouvé comment me soigner. J’ai en revanche pris ces alertes très au sérieux et ai tout mis en place pour y remédier. Mon parcours médical est assez atypique. Je suis tombée sur d’excellents médecins qui m’ont beaucoup soulagée et qui ont mis des mots sur mes maux. Mais j’ai aussi fait un très gros travail sur moi pour comprendre pourquoi j’avais tant d’angoisses et comment les maîtriser, afin de prévenir plutôt que de guérir.

J’ai tenté le psy, mais j’ai vite compris que ce n’était pas ce dont j’avais besoin. Puis j’ai rencontré une naturopathe qui a mis la main sur certaines clés. De fil en aiguille, j’ai eu la chance de croiser sur ma route toutes sortes de personnalités passionnantes qui m’ont appris à retrouver confiance. Confiance en moi pour commencer, car tout passe par là. Si vous ne vous aimez pas, si vous n’aimez pas votre corps, il ne pourra pas donner le meilleur de lui. Apprendre à m’aimer a été un long, très long parcours et je n’ai pas encore fini. Je me trouve encore trop de défauts. Je suis trop dure et trop exigeante avec moi. Mais j’y travaille. Et depuis que j’ai une meilleure estime de moi-même, ma possessivité a nettement diminué si ce n’est totalement, car j’ai retrouvé confiance en moi, en l’autre et en la vie.

J’ai aussi appris à faire confiance à l’inconnu et ai rencontré « mes anges ». Qu’on y croit ou pas, pour moi, ils ont été d’une aide folle et m’ont dit des choses qui ne pouvaient pas être le fruit du hasard. Quand je parle d’anges, je parle de messagers, de médiums, de personnes qui ont cette sensibilité et qui aident à ouvrir des portes sur le passé afin de comprendre comment il a influencé votre présent.

Aujourd’hui, je suis fière du chemin parcouru et de tout ce que j’ai appris sur moi et je peux vous dire que des larmes ont coulé! Ce n’est pas facile de faire face à ses défauts et de les apprivoiser. Mais cela m’a appris à relativiser et à chercher une solution surmontable à toute situation. Je suis du coup beaucoup plus sereine et ne me mets presque plus en colère, alors que cela m’arrivait souvent. J’ai aussi plus de patience et sais prendre du recule quand il le faut pour ne plus me laisser atteindre. J’essaie de prendre le meilleur de chacun et de l’utiliser dans mon quotidien. Je me suis rendu compte que plus on était positif, plus le positif arrivait. Malgré tout, je reste un être humain, fatigué parfois. Et il arrive que la fatigue me fasse sortir de mes gonds. Seulement, je sais maintenant quand je vais trop loin, me remets en question et m’en excuse. Ça aussi, c’est quelque chose que j’ai dû apprendre. Accepter de se tromper et savoir s’excuser.

Ces dernières années, j’ai appris à me respecter et à respecter mon corps et mon esprit. J’ai aussi appris à m’offrir du temps sans culpabiliser. Confier ma fille à quelqu’un d’autre pour profiter d’un massage, d’une virée shopping ou simplement pour passer deux heures devant la télé car cela me fait du bien. La vie est courte et surtout, notre vie nous appartient! A nous de faire en sorte qu’elle soit la plus belle possible, ceci peu importe le temps ou le chemin à prendre. Suivre son instinct, oser dire non, oser demander un deuxième avis médical. Oser s’affirmer tout en respectant son prochain car nous avons tous notre bagage et nous avons tous et toutes des épreuves à surmonter. Et enfin, oser refuser ce qui nous fait du mal. Oser ne pas accepter les éléments négatifs peu importe d’où et de qui ils viennent.

Le respect de soi et des autres, l’empathie et l’amour sont mes trois moteurs. J’ai encore beaucoup à apprendre et dans mes objectifs à court terme, j’aimerais apprendre à faire le vide. Me poser, quelques minutes pour commencer, respirer et en prendre conscience. Pour l’instant, je n’y arrive pas encore. J’ai du mal avec le « rien ». J’ai l’impression de perdre mon temps. Mais j’ai souvent lu et entendu que c’était très important pour le corps, alors je vais m’y mettre car ça ne peut pas me faire de mal.

A vous, je vous souhaite d’être heureux et de vous aimer. Je vous souhaite des rires, des moments de bonheur. A vous qui traversez la tempête, dites-vous que tant qu’il y a de la vie, il y a de l’espoir. Et même si les épreuves paraissent insurmontables, il y a toujours un rayon qui finira par traverser les nuages… Love

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